vendredi 23 novembre 2012
Agacement, 8
Les inventeurs de mots français m'agacent. Surtout quand ils se croient obligés d'en inventer d'hurluberlus pour donner un nom nouveau à des choses ou à des gens qui en portent déjà un. Par exemple, lorsqu'un engin a atterri sur Mars, certains ont cru bon d'inventer le mot amarsissage. C'est vrai, on avait déjà alunissage, et quand les bornes (de l'attraction terrestre) sont franchies, il n'y a plus de limites.
Je tiens qu'on doit absoudre alunir, au nom de Tintin et du Professeur Tournesol. Mais allons-nous demain, sans coup férir, aplutonir, amercurir, ajupiterir ?
Et il y a pire : selon nos néologistes compulsifs, il faudrait qu'un homme (ou une femme) ayant échappé à la gravité soit désigné d'un nom différent selon sa nationalité (ou celle de son véhicule ? on pourrait en débattre). Nous avons ainsi Cosmonaute, Taïkonaute, Astronaute, Spationaute. Il faudrait donc inventer un nouveau mot chaque fois qu'un nouveau pays enverra un voyageur dans l'espace. En nous limitant - provisoirement - à la dizaine d'astres solides de taille significative du système solaire, et aux vingt langues parlées par plus de 50 millions de personnes sur notre planète à nous, nous voici à deux cents mots français pour désigner un être humain qui atterrit sur une planète.
Je ne sais pas vous, mais moi, ça m'agace.
samedi 17 novembre 2012
Agacement, 7
Agacement, 7
Mon ordinateur m'agace. En particulier quand il décide de faire les choses à ma place alors que je ne lui ai rien demandé. Je ne sais pas comment me dépêtrer de son envahissante sollicitude, évidemment non sollicitée et, tout aussi évidemment, inadéquate. J'ai l'impression d'être le Capitaine Haddock essayant vainement de se débarrasser de son sparadrap dans l'Affaire Tournesol. Ou cette vieille dame qu'un scout désireux d'accomplir sa BA quotidienne cherche désespérément à aider à traverser la rue alors qu'elle cherche tout aussi désespérément à rester sur le même trottoir. De quel droit mon ordinateur transforme-t-il en minuscule la majuscule que je viens de taper sur mon clavier, ou inversement ? Qui l'a autorisé à ajouter des lettres, ou à en retrancher, ou à en changer, consonne, voyelle, voyelle, consonne, où et quand bon lui semble ? Et les puces, qui font la java à tout va ? Sans parler des numéros, qui font le leur à leur guise ? Mais le pire, c'est la police : au nom de quoi mon ordinateur se permet-il de décider pour la police ? de changer inopinément mon romain en italique, mon Arial en Times New Roman, ou mon Georgia en Broadway ? Mais que fait donc la police ?
Agacement, 6
Agacement, 6
Les panneaux de circulation dits "à messages variables", ces panneaux conçus pour alerter ou informer les automobilistes, m'agacent. Parfois, ils fournissent des informations utiles : par exemple, ils peuvent vous donner à la minute près le temps de parcours pour arriver à la Porte d'Orléans lorsque vous êtes à la Porte Dauphine. Vous êtes coincé, mais vous êtes informé. Vous allez rater votre avion, mais vous êtes prévenu. Vous arriverez à la maison quand le petit sera couché, mais vous pouvez préparer tranquillement vos excuses. Je ne sais pas vous, mais moi je me sens tout de suite beaucoup plus zen. Mais lorsque ces foutus panneaux sont installés de telle sorte que vous ne puissiez les lire qu'une fois engagé sur la voie embouteillée, sans espoir de retour, alors qu'il aurait été si simple de les placer avant, c'est agaçant. Et lorsqu'ils croient de plus vous faire plaisir en vous annonçant triomphalement "bouchon", sans autre forme de procès, sans que vous ne puissiez ni faire demi-tour, ni en déduire quoi que ce soit sur votre heure d'arrivée, c'est encore plus agaçant.
Agacement, 5
Agacement, 5
France Info m'agace. Par exemple, la rubrique France Info Trafic de Michel Berga. A 8h du matin, le trafic est chargé. Quelquefois très chargé. Quelquefois il est même carrément inexistant : tout le monde est à l'arrêt. Et lorsque j'entends, en provenance de la cité mythique de Rosny-sous-Bois : "il y a ce matin 253 km de bouchons cumulés en région parisienne", ça m'agace. Ah ! quelle trouvaille que celle des "km de bouchons cumulés" ! quels beaux et gros chiffres on peut faire avec ça ! mais vous vous êtes déjà trouvé, vous, dans un "bouchon cumulé" ? Ou bien : "l'A4 est très chargée entre Marne-la-Vallée et la Porte de Bercy". Je le sais, que le matin à 8h ça coince entre Marne-la-Vallée et la Porte de Bercy : j'y suis. Et je sais que tout le monde le sait, sauf ceux qui sont encore au lit. A qui donc est destinée cette information ? A quoi sert-elle ? Mystère. Ah ! Si un jour France Info pouvait comprendre que ce que qui m'intéresse, c'est de savoir s'il y a une anomalie quelque part, un accident, une voie fermée, un endroit que je pourrais essayer d'éviter, à quelle heure j'ai une chance d'arriver au bureau ... Mais apparemment ils s'en fichent, le plus souvent. Ça m'agace.
vendredi 16 novembre 2012
Agacements, 3 et 4
D'après Binet |
France Info m'agace. Par exemple, la chronique quotidienne de Patrice Bertin. Voilà un garçon qui n'a rien à dire d'original, ni de drôle, ni d'instructif, ni de profond. Il pourrait être pardonné de n'avoir rien à dire, s'il le disait avec du style, ou de la légèreté, de l'humour, de la poésie, que sais-je : mais rien de tout cela. Que du lourdingue, du banal, du superficiel, ou du malveillant, et souvent le tout ensemble. Du Bidochon, mais au premier degré, et sans les dessins. La quintessence de la beaufitude. Et comme par hasard - mais c'est évidemment par pure méchanceté -, la chronique de Patrice Bertin tombe pile eu moment où je prends ma voiture pour rentrer à la maison. Je n'ai qu'à zapper, me direz-vous : mais ce faisant je risque de rater le début du journal qui suit. Ça m'agace. En plus, Patrice Bertin a largement atteint l'âge de la retraite. Allez, Patrice Bertin, pour une fois, soyez bon : laissez la place aux jeunes !
Agacement, 4
Les journalistes sont d'intarissables sources d'agacement. Et le mot est parfois bien faible. Par exemple, l'autre jour, deux pompiers sont morts en combattant un incendie. L'un avait seize ans, l'autre trente-cinq. Drame ordinaire, malheureusement. Rien de plus normal que la presse le rapporte. Mais voilà qu'un journaliste croit judicieux de doter la dépêche d'un titre un peu plus vendeur, pour augmenter ses chances d'être reprise. Deux pompiers qui meurent au feu, c'est banal. Mais que l'un d'eux n'ait que seize ans, c'est intéressant. Et l'information devient : "un pompier de seize ans meurt en combattant un incendie". Et elle est effectivement reprise en boucle, des centaines de fois, sous cette forme odieusement racoleuse, par les radios et les journaux, y compris Radio-France et Le Monde. Le deuxième pompier ? Tout juste mentionné, au passage, dans le corps de l'article. Il avait trente- cinq ans ? il n'intéresse personne. Il avait peut-être, lui aussi, une famille ? Peu importe, on s'en fout. Ça s'est passé à Digne. Vous avez dit digne ?
dimanche 11 novembre 2012
Agacements, 1 et 2
Agacement,
1
Agacement,
2
Les
évêques catholiques de France m'agacent. Par exemple lorsqu'ils font campagne,
es qualité, contre le mariage civil entre personnes du même sexe. Libre à eux,
en tant que citoyens, d'exprimer leur point de vue, qui a autant de valeur
qu'un autre. Libre à eux de donner leur opinion sur ce qu'ils considèrent comme
naturel et comme contre nature. Libre à eux d'interpréter comme ils le veulent,
ou comme ils le peuvent, le précepte évangélique "aimez-vous les uns les
autres". Libre à eux d'appliquer dans leur organisation, je veux dire
l'Eglise catholique, apostolique et romaine, les règles qui leur siéent, et les
interdictions ou les discriminations qu'ils jugent nécessaires ou appropriées.
Mais qu'ils laissent le soin à la société civile de s'organiser comme elle le
souhaite. Comme son nom l'indique, le mariage civil relève de l'organisation de
la cité, et non de celle des églises. Messieurs les évêques de France, écoutez
ce que disait un certain Jésus de Nazareth : rendez à César ce qui est à César,
et à Dieu ce qui est à Dieu. Et cessez de nous casser les pieds en vous mêlant
de ce qui, es qualité de ministres de votre Eglise, ne vous regarde pas.
samedi 10 novembre 2012
Agacements
Dictionnaire de l'Académie Française, 1835
« Agacer. Causer aux dents une sorte de sensation désagréable, incommode, telle qu'est la sensation produite par les fruits verts et acides, quand on les mange. [...]
Agacer les nerfs, se dit de ce qui cause une irritation légère dans tout l'intérieur du corps ».
Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL)
« Agacer. Causer une sensation irritante et généralement désagréable parce que répétée et continue.
Issu de l'ancien français "acier" (signifiant agacer), lui-même issu du latin "adacidare" (rendre aigre, mettre un acide dans) dérivé du latin "acidus" (acide, aigre) ».
Extrait du Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratique, Gabriel ANDRAL, 1829
« Agacement. Ce mot, pris dans son acception la plus générale, exprime la sensation désagréable qu'éprouvent les sens à l'occasion de tout excitant capable [...] de rompre en quelque sorte l'harmonie du système nerveux.
L'agacement est un effet de la sensibilité, moins intense que la douleur, mais plus vif que le chatouillement [...].
Tous les sens peuvent, dans leur exercice, éprouver les effets de l'agacement. La vue d'une architecture disparate, d'une composition vicieuse ou de mauvais goût ; le bruit d'une scie, d'un corps métallique, le cri de la douleur, une voix fausse ou fêlée, le style haché, la poésie discordante d'un mauvais écrivain, le contact de vêtements laineux ou incommodes, etc., sont autant de causes d'agacement [...].
vendredi 9 novembre 2012
De l'ISF, des pigeons, et d'autres symptômes de la confusion mentale régnant à propos de l'impôt (3ème partie)
3ème partie : les morales de cette histoire
Dans les deux billets précédents, je me suis intéressé aux débats et aux volte-face du gouvernement de Jean-Marc Ayrault sur deux évolutions potentielles de la fiscalité française : l'inclusion des œuvres d'art dans l'assiette de l'ISF, et la taxation des plus-values de cession des parts d'entreprise.
De ces deux épisodes je tire deux leçons.
La première leçon, c'est que, quand on veut réformer, deux ingrédients sont essentiels à la réussite de l'opération :- une colonne vertébrale, c'est-à-dire un corps de doctrine suffisamment solide, stable et cohérent pour ne pas être emporté par la première bourrasque,
- une rigoureuse préparation, et en particulier une concertation préalable approfondie avec l'ensemble des acteurs concernés, pour éviter autant que possible les surprises, et pouvoir réagir aux événements imprévus de façon appropriée sans donner l'impression de se renier.
La mesure proposée sur la taxation des plus-values, par exemple, était loin d'être scandaleuse en soi. Elle aurait donné un signal de justice fiscale. Elle n'aurait probablement eu que des impacts très limités sur l'économie française si elle avait été proprement préparée - et donc notamment soigneusement calibrée.
dimanche 4 novembre 2012
De l'ISF, des pigeons, et d'autres symptômes de la confusion mentale régnant à propos de l'impôt (2ème partie)
2ème partie : des pigeons, et des bonnes et mauvaises raisons pour - ou pour ne pas - leur voler dans les plumes
L'élaboration du premier budget du quinquennat Hollande (je dis "du quinquennat", et non pas "du premier quinquennat", car ses premiers mois d'exercice me font sérieusement douter qu'on l'autorise à redoubler) a soulevé quelques débats fiscaux dont je me suis délecté.
Dans mon billet précédent j'épiloguais sur les œuvres d'art et l'ISF. Je m'intéresse aujourd'hui à l'épisode des Pigeons.
Bref résumé de l'épisode
Le gouvernement, en application de l'engagement de François Hollande de taxer les revenus du capital comme ceux du travail, inclut dans son projet de loi de finances 2013 une disposition prévoyant d'imposer la plus-value dégagée lors de la vente des parts d’une entreprise selon le barème de l’impôt sur le revenu.
Un petit groupe d'entrepreneurs, qui prend le nom de "pigeons", déclenche un tir de barrage nourri contre cette mesure.
Le gouvernement, aussi terrorisé par cette attaque surprise d'une escadrille de volatiles que les habitants de Bodega Bay l'avaient été par les corbeaux d'Hitchcock, fait très rapidement machine arrière, et capitule en rase campagne.
En conclusion, victoire par KO médiatique de quelques douzaines de pigeons contre le gouvernement, qui perd sur tous les tableaux :
- un manque à gagner fiscal, qu'il faudra bien compenser par ailleurs
- une impression d'amateurisme, d'impréparation et d'incohérence entre les discours et les actes
- pour les uns, le sentiment que le gouvernement a cédé sans combattre aux lobbys patronaux ; pour les autres, une image "anti-entrepreneuriale" dont il aura beaucoup de mal à se débarrasser
- et enfin une reculade improvisée ne pouvant qu'encourager d'autres mouvements de fronde à tenter leur chance à l'avenir.
samedi 27 octobre 2012
De l'ISF, des pigeons, et d'autres symptômes de la confusion mentale régnant à propos de l'impôt (1ère partie)
1ère partie : de l'exclusion des œuvres d'art de l'assiette de l'ISF
L'élaboration du premier budget du quinquennat Hollande (je dis "du quinquennat", et non pas "du premier quinquennat", car ses premiers mois d'exercice me font sérieusement douter qu'on l'autorise à redoubler) a soulevé quelques débats fiscaux dont je me suis délecté. Bien entendu, on a débattu (un peu) de l'inclusion des œuvres d'art dans l'assiette de l'ISF.
L'ISF et les œuvres d'art
Comme à la création de l'ISF (ou IGF dans sa version primitive) par François Mitterrand en 1982, comme en 1988 (gouvernement Rocard), puis en 1998 (gouvernement Jospin), puis en 2011 (gouvernement Fillon), est revenue sur la table en 2012 la question de l'intégration des œuvres d'art dans l'assiette de cet impôt.
Le scénario est toujours le même : quelques voix s'élèvent, parmi les parlementaires de gauche ou de droite, animées par des motivations diverses, pour remettre en cause le régime de faveur dont bénéficient les propriétaires d'œuvres d'art pour le calcul de l'ISF. Il ressort des débats parlementaires qu'au fond tout le monde ou presque, à droite comme à gauche, trouverait assez normal que les œuvres d'art soient taxées comme les autres éléments du patrimoine, à quelques détails près. Et pourtant l'histoire se termine toujours de la même façon : très rapidement, les contestataires sont remis dans le "droit" chemin par le gouvernement, de gauche ou de droite.
En 2011, Nicolas Sarkozy avait sifflé la fin de la récréation avec ces mots définitifs : « C'est une stupidité ». Il avait justifié son appréciation en déclarant, sans rire, que cela donnerait « la possibilité à l'administration fiscale de rentrer dans les domiciles des gens » pour contrôler les déclarations, et ferait « disparaître toute une part du marché des œuvres d'art en France ».
En 2012 Jean-Marc Ayrault, craignant sans doute de se voir
opposer ses déclarations de l'année précédente alors qu'il était dans
l'opposition, et conscient peut-être de la pauvreté des arguments qu'il avait à
sa disposition, s'est contenté d'une oraison funèbre minimale : « La position
du gouvernement est très claire. Il n'y aura pas d'intégration dans le calcul
de l'impôt sur la fortune des œuvres d'art ». On ne pouvait guère faire plus
concis.
Aurélie Filippetti, ministre de la Culture de Jean-Marc
Ayrault, n'a pas été en reste : « L'exonération d'ISF pour les œuvres d'art
fait partie de l'exception culturelle. Ce serait une grave erreur que de la
remettre en cause alors que la compétition internationale sur le marché de
l'art est très forte».
Et comme à chaque fois les détenteurs et les marchands d'œuvres d'art, après un court moment d'inquiétude, ont poussé un ouf de soulagement.
vendredi 26 octobre 2012
Où va l'Espagne ?
Les dernières statistiques viennent de tomber - et de tomber
bien bas : le taux de chômage en Espagne dépasse 25%.
Plus d'un Espagnol sur quatre sans emploi. Plus de la moitié
des jeunes. Un foyer sur dix dont tous les membres sont au chômage.
On n'arrive pas à y croire : comment l'Espagne, ce très grand
pays sinon par la taille, du moins par l'influence qu'il a eue sur l'histoire
de l'occident et les marques qu'il y a laissées, ce pays d'immense culture, ce
pays de conquérants et d'artistes, ce symbole de la résistance aux
oppressions, en est-elle arrivée là ?
comment s'en relèvera-t-elle ?
Est-ce bien l'Espagne de Christophe Colomb et des
conquistadors ? L'Espagne de Charles Quint ? L'Espagne qui a donné sa langue à
21 pays et 400 millions de personnes dans le monde ?
L'Espagne de l'Alhambra de Grenade, de la Grande Mosquée de
Cordoue, de l'Alcazar de Séville, de la Sagrada Familia de Barcelone, du Musée
Guggenheim de Bilbao ?
L'Espagne du flamenco et de la corrida ?
L'Espagne de la résistance contre l'invasion de Napoléon, et
de celle contre la dictature du Général Franco ?
L'Espagne du Greco, de Goya, de Velasquez ? Celle de Miro,
de Dali, de Gris, de Picasso ?
L'Espagne de Cervantes, de Machado, de Garcia Lorca, de Cela
? Celle dont Victor Hugo a tiré Hernani et Ruy Blas ?
L'Espagne d'Albeniz, de Granados, de de Falla ? de Fernando
Sor, de Narciso Yepes, d'Andres Segovia, de Paco de Lucia ? celle du grand Paco
Ibanez ?
L'Espagne de Bunuel, de Saura, d'Almodovar ?
Et j'en oublie bien sûr.
Non, cette Espagne-là ne peut pas mourir.
samedi 22 septembre 2012
François Hollande : 1ère évaluation trimestrielle
© Philppe Pouzaud, dit Grissôme |
François Hollande n'avait pas été, jusqu'au printemps
dernier, un sujet particulièrement brillant : il s'était surtout distingué,
parmi ses camarades, par son sens de l'humour, et sa capacité à ne fâcher
personne (à l'exception de son épouse, mais c'est une autre histoire).
Sa réussite au concours le plus prestigieux de la République
(non, je ne parle pas de Normale, même s'il en a été beaucoup question dans la campagne,
ainsi qu'en ville d'ailleurs, mais de l'élection présidentielle), a donc été,
pour beaucoup, une surprise.
Du coup, on attend peu de lui : on ne pourra donc, au mieux,
qu'être déçu en bien, comme disent nos amis suisses.
Le véritable adversaire de François Hollande n'est pas,
comme il l'a dit un jour, la finance : son véritable adversaire, c'est
lui-même. Le problème en effet, c'est qu'il n'a guère que deux solutions,
compte tenu de la teneur de son oral au concours : soit faire ce qu'il a dit, ce
qui, pour une grande part, ne serait pas particulièrement judicieux ; soit ne
pas le faire, ou faire le contraire, et un certain nombre de gens lui en
voudront. Pile tu gagnes, face je perds : c'est en résumé ce qui l'attend, en
toute normalité, au prochain concours, dans cinq ans.
Même si le contrôle continu n'est pas la règle de
fonctionnement de notre système démocratique, dans lequel seul l'examen final
compte, j'ai eu envie, après son premier trimestre d'exercice(s), de faire une évaluation
de son travail. Notée, comme il se doit, par matière, sur la base d'une grille
de notation on ne peut plus personnelle.
samedi 7 juillet 2012
L'"affaire Nasri" : cachez ce sein …
ou : Nasri, bouc émissaire idéal ?
"Le premier qui dit la vérité / Il doit être exécuté", chantait jadis Guy Béart. J'ai un peu l'impression que ce constat s'applique assez bien, ces jours-ci, à Samir Nasri, qui a eu le mauvais goût d'insulter, non pas un arbitre, non pas un spectateur qui avait payé sa place, non, bien pire que cela : un journaliste, qui tentait de l'interviewer à la suite du match perdu par l'équipe de France contre l'Espagne lors de l'Euro 2012.
Loin de moi l'idée de considérer Samir Nasri comme une victime : il est trop bien payé, et il a trop cherché ce qui lui arrive, pour qu'on en fasse un martyr.
Mais si l'on y regarde bien, l'"affaire Nasri", et les vagues qu'elle a provoquées, pourraient constituer un reflet à peine déformé de quelques unes des faiblesses, ou des tares, de notre société, faiblesses ou tares qu'elle a du mal à admettre, et que le recours à un "bouc émissaire" permet commodément de continuer à se cacher à elle-même.
"Le premier qui dit la vérité / Il doit être exécuté", chantait jadis Guy Béart. J'ai un peu l'impression que ce constat s'applique assez bien, ces jours-ci, à Samir Nasri, qui a eu le mauvais goût d'insulter, non pas un arbitre, non pas un spectateur qui avait payé sa place, non, bien pire que cela : un journaliste, qui tentait de l'interviewer à la suite du match perdu par l'équipe de France contre l'Espagne lors de l'Euro 2012.
Loin de moi l'idée de considérer Samir Nasri comme une victime : il est trop bien payé, et il a trop cherché ce qui lui arrive, pour qu'on en fasse un martyr.
Mais si l'on y regarde bien, l'"affaire Nasri", et les vagues qu'elle a provoquées, pourraient constituer un reflet à peine déformé de quelques unes des faiblesses, ou des tares, de notre société, faiblesses ou tares qu'elle a du mal à admettre, et que le recours à un "bouc émissaire" permet commodément de continuer à se cacher à elle-même.
vendredi 8 juin 2012
Le bonheur serait-il dans le prêt ?
La fable qui suit (dont je n'ai pas réussi à identifier
l'auteur original) tourne en boucle sur les sites internet. Ce qui ne l'empêche
pas d'être intéressante.
L'histoire se passe dans un bourg perdu au fin fond
de la Grèce (mais elle pourrait aussi bien se situer en Irlande, en Italie, en Espagne,
au Portugal, ou pourquoi pas en France …).
L'ambiance est morose dans la petite ville : après
une période d'euphorie où l'économie était florissante, l'activité s'est
brusquement arrêtée. Chacun craint soit de ne pas pouvoir rembourser ses dettes,
soit de ne pas être remboursé par ses propres débiteurs … Les habitants ont le
moral dans les chaussettes.
Un soir d'automne, sous une pluie battante, une
grosse Mercedes noire parcourt les rues désertes. Le conducteur, un riche
touriste allemand égaré dans cette région de lui inconnue, gare son auto devant
le seul hôtel de la ville. Il entre dans le modeste établissement, et demande à
voir les chambres disponibles, afin d’en choisir une pour la nuit. En échange
d'un billet de 100 euros, qu'il dépose sur le comptoir, le gérant de l’hôtel
lui confie les clés et lui propose de choisir la chambre qui lui convient.
Dès que le touriste a disparu dans l’escalier,
l’hôtelier s’empare du billet de 100 euros et se précipite chez le charcutier,
son voisin, afin de lui régler les 100 euros qu'il lui doit. Le charcutier, qui
doit lui-même de l’argent à l'éleveur de porcs, se rend immédiatement chez ce
dernier et lui remet le billet de 100 euros. L’éleveur, à son tour, s'empresse
de régler la dette qu'il avait auprès de la coopérative agricole où il achète
ses fournitures. Le directeur de ladite coopérative a une sévère ardoise au
bistrot du coin : il y court immédiatement acquitter son dû auprès du tenancier
du débit de boisson. Le tavernier le glisse alors discrètement à la
péripatéticienne locale qui lui fournit ses services à crédit déjà depuis quelques
semaines. La courtisane, qui utilise régulièrement une chambre de l’hôtel pour réaliser
ses prestations, court aussitôt payer sa facture à l’hôtelier. Celui-ci dépose
la coupure de 100 euros sur le comptoir où le touriste allemand l’avait laissée
en arrivant.
Au même moment, le touriste redescend l’escalier, indique
qu’il ne trouve pas les chambres à son goût, ramasse son billet et s’en va.
Personne n’a rien produit. Mais personne n’est plus
endetté : tous les protagonistes de cette histoire ont l'impression de s'être
enrichis ! Du coup, le village retrouve le moral : l'hôtelier remplit à nouveau
son garde-manger et le charcutier sa chambre froide, l'éleveur paie la tournée
au bistrot, le cafetier file à l'hôtel s'offrir un moment d'intimité avec la
demoiselle … et la vie reprend son cours heureux.
On peut s'amuser à réfléchir autour de cette parabole.
De l'importance de la liquidité
Le touriste allemand, quoique riche et solvable, n'a
finalement rien acheté, ni rien laissé, repartant avec l'argent qu'il avait
apporté. Il n'a en aucune façon amélioré la balance commerciale, ni la balance
des paiements, du village, ni en aucune façon contribué directement à l'activité
de ses habitants (à part celle, bonne pour la santé à défaut d'être
immédiatement productive, de courir chez les uns et chez les autres).samedi 26 mai 2012
George P. Pelecanos, l'Amérique en noir et blanc
Je ne connaissais pas Pelecanos avant de lire ces deux
romans, Blanc comme neige et Tout se paye, parus respectivement en 2002 et 2003. Je ne regrette pas de les avoir lus : Pelecanos est un très bon romancier, de ceux qui changent votre façon de voir les choses et les gens.
Les personnages principaux, ce sont Derek Strange, un ancien
policier noir reconverti en détective privé, et Terry Quinn, un ancien policier
blanc exclu de la police suite à une "bavure", et dont Strange va faire
son associé.
Le décor, c'est Washington DC, la capitale des Etats-Unis
d'Amérique, la ville de la Maison Blanche et du Congrès. Et pourtant ce n'est
pas la même ville. " Les gens dont je parle dans mes livres se foutent de
la Maison Blanche. La capitale fédérale est invisible pour eux", dit Pelecanos
dans un interview. "[...] ne jamais en parler, c’est en quelque sorte [...]
une manière de dire que la politique nationale américaine ne concerne pas la
vie quotidienne des gens."
Le Washington de Pelecanos, c'est "chocolate
city", comme la surnomment les Américains : c'est la ville dont la
majorité des habitants sont des Noirs. Et ce qui l'intéresse, lui qui a grandi,
et vit toujours, dans cette ville, c'est justement les gens : comment ils vivent
dans cette ville profondément imprégnée par la violence, le racisme, la
pauvreté, la drogue. Comment ils peuvent vivre malgré tout.
vendredi 11 mai 2012
Le Cri, la Crise, le Krakatoa, et le rhinocéros de Java (2ème partie)
Au moment même où un particulier dépensait 120 millions de dollars pour acquérir une toile de quelques décimètres carrés, il y avait dans
le monde, selon la Banque Mondiale, 2,5 milliards de personnes vivant avec moins de 2 dollars par jour.
2 dollars par jour : il faudrait donc à l'un de ces
pauvres plus de 60 millions de jours, soit 164 000 années, pour accumuler les
120 millions nécessaires à l'achat du tableau.
Quel rapport, me direz-vous ? Aucun, à première vue : je
ne fais pas partie de ceux qui croient que, s'il y avait moins de riches, ou si
les riches l'étaient un peu moins, il y aurait moins de pauvres.
Et pourtant …
Le Cri, la Crise, le Krakatoa, et le rhinocéros de Java (1ère partie)
Une des versions du Cri, l'œuvre la plus connue d'Edvard Munch et l'une des plus célèbres de l'histoire de la peinture, vient d'être achetée pour 120 millions de dollars lors d'une vente aux enchères à New York, par un acquéreur inconnu.
Cette vente record n'est qu'une parmi de multiples
illustrations du fait que, malgré la Crise (ou à cause d'elle ?), le marché de
l'art se porte à merveille, comme le montre aussi cette autre vente record(près de 400 millions de dollars au total) réalisée le 8 mai par Christie's.
Au même moment il y a dans le monde, selon la Banque
Mondiale, 2,5 milliards de personnes vivant avec moins de 2 dollars par jour.
Quel rapport, me direz-vous ? On va le voir - non sans parcourir
quelques chemins de traverse.
lundi 7 mai 2012
Si j'étais Président
Si j'avais été, hier soir, élu Président, voici le discours que j'aurais tenu aux Français.
Je suis conscient de l'honneur que vous m'avez fait, mais je
suis aussi, je suis surtout, conscient du poids de la responsabilité que vous
m'avez confiée. C'est à moi, désormais, de m'en montrer digne.
Je sais que beaucoup, parmi vous, ont voté pour moi moins
par adhésion à ma personne ou à mon programme que par rejet du Président
sortant. Je ne l'oublierai pas, et je vous demande de ne pas l'oublier non
plus.
dimanche 6 mai 2012
Pour Hollande, le vrai travail, c'est maintenant
Source : c'politic! |
La France s'endormira ce soir avec un nouveau président élu. Sans surprise, mais avec des sentiments divers.
Pour beaucoup, qui non seulement voulaient se débarrasser de Sarkozy, mais font confiance à Hollande pour améliorer leur vie et celle des Français en général, c'est une joie sans mélange. Cette joie, comme toujours, sera la plus visible et la plus bruyante. Qu'ils en profitent, il n'est pas certain que leur joie dure aussi longtemps que les impôts.
Dans les jours qui viennent, on n'entendra guère les autres. Et pourtant, il ne faudrait pas les oublier, parce qu'un jour ou l'autre ils demanderont, eux aussi, des comptes.
vendredi 4 mai 2012
Comptabiliser les Votes Blancs, pourquoi pas, mais pour quoi faire ?
Parmi les différents types d'électeurs potentiels, il y en a un dont on ne parle pas suffisamment - ou dont on parle trop, selon les goûts : c'est le militant Voteblanchiste.
lundi 30 avril 2012
La Proposition 21 de François Hollande
(ou : reparlons d'euthanasie)
La "proposition" n° 21 de François Hollande (qui
reprend d'ailleurs la substance d'une proposition de loi examinée par le Sénat en 2010,
et finalement rejetée le 25 janvier 2011) est ainsi rédigée :
« Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité. »
C’est une discussion récente sur le sujet avec une personne
âgée qui me conduit à revenir sur le sujet de l’euthanasie, bien que j’en aie déjà longuement parlé dans ce blog, ici, et
là.
samedi 28 avril 2012
Hollande, malgré tout
Ce dimanche, il faudra choisir : Sarkozy, Hollande, ou
l’abstention (ou le vote blanc ou nul, ce qui revient au même). Trois mauvais
choix de mon point de vue – mais il faut
choisir le moins mauvais des trois.
dimanche 11 mars 2012
Cette campagne m'em... et la France m'inquiète
Cette campagne électorale commence sérieusement à me courir sur le haricot (j'invite les hypothétiques lecteurs de ce billet qui s'interrogeraient sur l'origine de cette expression à rendre visite à cette adresse pleine de ressources et d'humour).
Un concours de démagogie
Les deux candidats auto-déclarés principaux, et entretenus comme tels par la plupart des medias, secondés par leurs porte-flingue et autres porte-serviette attitrés, ont engagé une compétition de démagogie, tout en s'efforçant l'un comme l'autre de ne surtout rien dire de sérieux et d'honnête sur les choses importantes.
jeudi 8 mars 2012
Présidentielle 2012 : Bayrou, c'est mathématique
Oublions un instant nos préférences partisanes, et mettons-nous dans la peau d'un électeur qui ne voudrait à aucun prix de François Hollande comme Président de la République.
Même si les sondages ne sont que des sondages, et si une hirondelle ne fait pas le printemps, une chose semble à peu près certaine aujourd'hui (avec une probabilité d'au moins 99,9%, selon mes estimations) : en cas de duel Sarkozy - Hollande au second tour, Sarkozy sera battu, et donc Hollande élu.
On peut évidemment aussi être certain que, si Marine le Pen est qualifiée pour le second tour, c'est son adversaire, quel qu'il soit, qui sera élu.
Regardons le petit tableau qui suit, qui donne le résultat prévisible de tous les duels possibles entre les quatre candidats ayant une chance de figurer au second tour.
vendredi 2 mars 2012
Abécédaire pour une campagne, suite et fin
Les programmes, ou les promesses, des principaux candidats à l'élection présidentielle de 2012 commencent à prendre forme.
Les programmes et les promesses ne sont que des mots. Les mots comptent, et ils compteront dans mon choix, à la fois parce qu'ils traduisent des intentions, voire des engagements, plus ou moins raisonnables, plus ou moins pertinents, mais aussi parce qu'ils portent des valeurs.
Mais plus encore que les mots ce sont les actes qui importent. C'est pourquoi, au-delà des propositions et des promesses des candidats, et des valeurs et des symboles qu'ils portent, la façon dont j'imagine qu'ils exerceront le pouvoir, et qu'ils mettront - ou pas - leurs actes en cohérence avec leurs paroles, leur personnalité, leur capacité d'entraînement (leur "leadership", dirait-on en termes de management), leur capacité à rassembler plutôt qu'à diviser, leur entourage, leurs alliés, leur passé, tout cela entrera en ligne de compte.
Pour éclairer mon choix, j'ai établi une liste des questions auxquelles la réponse des candidats m'importe plus particulièrement. De la proximité plus ou moins grande entre leurs réponses et les miennes dépendront, pour une grande part, mes votes du 22 avril et du 6 mai prochains.
Les programmes et les promesses ne sont que des mots. Les mots comptent, et ils compteront dans mon choix, à la fois parce qu'ils traduisent des intentions, voire des engagements, plus ou moins raisonnables, plus ou moins pertinents, mais aussi parce qu'ils portent des valeurs.
Mais plus encore que les mots ce sont les actes qui importent. C'est pourquoi, au-delà des propositions et des promesses des candidats, et des valeurs et des symboles qu'ils portent, la façon dont j'imagine qu'ils exerceront le pouvoir, et qu'ils mettront - ou pas - leurs actes en cohérence avec leurs paroles, leur personnalité, leur capacité d'entraînement (leur "leadership", dirait-on en termes de management), leur capacité à rassembler plutôt qu'à diviser, leur entourage, leurs alliés, leur passé, tout cela entrera en ligne de compte.
Pour éclairer mon choix, j'ai établi une liste des questions auxquelles la réponse des candidats m'importe plus particulièrement. De la proximité plus ou moins grande entre leurs réponses et les miennes dépendront, pour une grande part, mes votes du 22 avril et du 6 mai prochains.
A comme Addictions
A comme Affaires
B comme Banques
C comme Cannabis : voir A comme Addictions
C comme Chômage
C comme Compétitivité
C comme Croissance
D comme Dette publique
D comme Droit de vote des étrangers
E comme Ecole (ou comme Education, ou comme Enseignement)
E comme Egalité : voir V comme Valeurs
E comme Energie
E comme Europe
F comme Fin de vie
F comme Fiscalité
H comme Honnêteté : voir A comme Affaires
I comme Impartialité : voir A comme Affaires
I comme Inégalités
I comme Intégration : voir D comme Droit de vote des étrangers
J comme Justice sociale : voir I comme Inégalités, R comme Retraites, F comme Fiscalité, L comme Logement, ...
L comme Logement
M comme Mondialisation
M comme Moralité : voir A comme Affaires
N comme Népotisme : voir A comme Affaires
P comme Protectionnisme : voir M comme Mondialisation
R comme Rémunérations : voir I comme Inégalités
R comme Respect : voir V comme Valeurs
R comme Retraites
S comme Solidarité : voir V comme Valeurs
V comme Valeurs
V comme Vérité : voir V comme Valeurs
V comme Valeurs
(suite de mon abécédaire de campagne)
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : V comme Valeurs.
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : V comme Valeurs.
R comme Retraites
(suite de mon abécédaire de campagne)
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : R comme Retraites.
L comme Logement
(suite de mon abécédaire de campagne)
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : L comme Logement.
mercredi 29 février 2012
C comme Chômage
(suite de mon abécédaire de campagne)
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : C comme Chômage.
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : C comme Chômage.
C comme Croissance
(suite de mon abécédaire de campagne)
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : C comme Croissance.
mardi 28 février 2012
I comme Inégalités
(suite de mon abécédaire de campagne)
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : I comme Inégalités.
A comme Affaires
(suite de mon abécédaire de campagne)
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : A comme Affaires.
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : A comme Affaires.
D comme Droit de vote des étrangers
(suite de mon abécédaire de campagne)
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : D comme Droit de vote des étrangers.
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : D comme Droit de vote des étrangers.
lundi 27 février 2012
F comme Fin de vie
(suite de mon abécédaire de campagne)
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : F comme Fin de vie.
La Mort et le Bûcheron, Core, 2006 |
(suite de mon abécédaire de campagne)
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : F comme Fin de vie.
E comme Ecole (ou comme Enseignement, ou comme Education)
(suite de mon abécédaire de campagne)
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : E comme Ecole (ou comme Enseignement, ou comme Education).
vendredi 24 février 2012
E comme Europe
(suite de mon abécédaire de campagne)
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : E comme Europe.
C comme Compétitivité
(suite de mon abécédaire de campagne)
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : C comme Compétitivité.
F comme Fiscalité
(suite de mon abécédaire de campagne)
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : F comme Fiscalité.
jeudi 23 février 2012
D comme Dette publique
(suite de mon abécédaire de campagne)
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : D comme Dette publique.
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : D comme Dette publique.
B comme Banques
(suite de mon abécédaire de campagne)
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : B comme Banques.
lundi 20 février 2012
E comme Energie
(suite de mon abécédaire de campagne)
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : E comme Energie.
Global Warming |
(suite de mon abécédaire de campagne)
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : E comme Energie.
M comme Mondialisation
(suite de mon abécédaire de campagne)
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.
Au menu aujourd'hui : M comme Mondialisation.
dimanche 19 février 2012
Abécédaire pour une campagne
La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.
Certes, les programmes ne sont pas tout. La personnalité des candidats, leur entourage, leurs alliés, leur passé, les valeurs et les symboles qu'ils portent, la façon dont j'imagine qu'ils exerceront le pouvoir, et qu'ils mettront - ou pas - leurs actes en cohérence avec leurs paroles, tout cela m'importe aussi.
De leurs positions et propositions respectives sur un certain nombre de sujets dépendront néanmoins, en grande partie, mes votes des 22 avril et 6 mai prochains.
Voici donc les questions que je pose aux candidats, et une partie des réponses que j'en attends. En commençant par A, comme Addictions. Et en cheminant dans le désordre alphabétique, selon l'inspiration du moment, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs.
Au menu aujourd'hui : A comme Addictions
samedi 11 février 2012
Oui au droit de vote des étrangers
ou : de la citoyenneté au-delà de la nationalité
La question du droit de vote des non-nationaux aux élections locales resurgit régulièrement en France, généralement à la veille des échéances électorales. Ainsi Nicolas Sarkozy, après plusieurs volte-face, s'y déclare opposé, tandis que François Hollande et François Bayrou y sont favorables.
Au-delà des manœuvres et des postures des uns et des autres, il y a pourtant là une vraie question sur la nature, le fondement et le fonctionnement de la démocratie, qui mérite qu'on y réfléchisse autrement qu'en termes électoralistes.
La question du droit de vote des non-nationaux aux élections locales resurgit régulièrement en France, généralement à la veille des échéances électorales. Ainsi Nicolas Sarkozy, après plusieurs volte-face, s'y déclare opposé, tandis que François Hollande et François Bayrou y sont favorables.
Au-delà des manœuvres et des postures des uns et des autres, il y a pourtant là une vraie question sur la nature, le fondement et le fonctionnement de la démocratie, qui mérite qu'on y réfléchisse autrement qu'en termes électoralistes.
samedi 4 février 2012
Il faut lire "Le quai de Ouistreham"
Quand on a un travail, un logement, un revenu corrects, il faut lire Le quai de Ouistreham, de Florence Aubenas.
Ce livre nous en dit plus que tous les reportages télé sur une réalité humaine qui nous est toute proche et dont nous sommes si peu conscients : celle des "petites gens" qui cherchent du travail non pas pour vivre, ils en sont tellement loin, mais pour survivre ; qui cherchent non pas un emploi, ce serait tellement beau, ils se contentent d'en rêver parfois, mais des heures de travail ; qui comptent leur paie non pas en milliers d'euros, même pas en centaines, mais en dizaines ; qui font parfois trois heures de trajet pour deux heures de travail ; qui dépensent parfois en essence presque tout ce qu'ils gagnent par leur travail ...
Florence Aubenas s'est mise, réellement, sans faire semblant, dans la peau d'une de ces personnes sans qualification à la recherche d'un travail dans une ville de province (Caen en l'occurrence). Pendant plusieurs mois, elle a vécu leur vie, elle les a côtoyées, elle les a écoutées.
mercredi 1 février 2012
Génocide arménien : le vote de la honte
Une majorité de parlementaires français, députés et sénateurs, de droite et de gauche, viennent d'adopter un projet de loi destiné à sanctionner pénalement la négation du génocide arménien. Nicolas Sarkozy et François Hollande se sont tous deux prononcés en faveur de cette loi. Seul parmi les candidats ayant une chance d'être élus Président de la République en mai prochain, François Bayrou s'y est opposé.
Entendons-nous bien : je ne dis pas que cette loi est indigne, même si je n'ai aucune sympathie par principe pour les lois dites "mémorielles", qui me semblent constituer un mauvais usage du pouvoir législatif. Je comprends que, pour certains Français d'origine arménienne, cette loi constitue une sorte de soulagement. Je suis également convaincu qu'il serait souhaitable, et raisonnable, que la Turquie reconnaisse elle-même ce génocide, et que le plus tôt serait le mieux. Ce que je dis, c'est que les motifs qui ont conduit une majorité de parlementaires français à voter cette loi sont indignes.
samedi 28 janvier 2012
Les discours contre "le monde de la finance" : de Zola à Hollande en passant par Mitterrand ... et Drumont
"Dans cette bataille qui s'engage, mon véritable adversaire n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c'est le monde de la finance."Dans le discours prononcé par François Hollande au Bourget le 22 janvier, cette déclaration de guerre aux accents martiaux a marqué les esprits.
François Hollande n'est pas le premier à stigmatiser l'argent et son pouvoir, c'est même une figure imposée pour tout homme politique de gauche. Il m'a paru intéressant de le confronter à quelques uns de ses prédécesseurs dans cet exercice.
Mais pas seulement ceux de gauche. Car derrière le parfum un peu suranné de la phraséologie radicale-socialiste fleurant bon la Troisième République, c'est un autre effluve qui me revient en mémoire, ou plutôt un remugle à l'arrière-goût de nausée ...
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