lundi 20 février 2012

E comme Energie


Global Warming

(suite de mon abécédaire de campagne)

La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.

Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.

Au menu aujourd'hui : E comme Energie.

Ma question

Quelle politique énergétique proposez-vous pour la France ?

Mon avis

La France a commis au moins deux erreurs majeures dans sa politique énergétique : en premier lieu, au lieu de construire un parc de production diversifié, elle a développé une politique de "tout nucléaire", qui a mis le pays en situation de dépendance vis-à-vis d'une seule technologie ; ensuite, elle a développé à grande échelle le chauffage électrique des logements, qui est une aberration économique et énergétique, et qui met un très grand nombre de ménages en situation de précarité énergétique.

En contrepartie, le système français a permis et permet encore de fournir à l'industrie et aux ménages une électricité très compétitive par rapport aux autres pays européens. Il a également permis de limiter considérablement les émissions de gaz à effet de serre.

Partant de cette situation, une politique énergétique doit :
• maintenir le savoir-faire et l'avance technologique de la France dans la filière nucléaire
• maintenir aussi longtemps que possible l'avantage économique que procure le parc nucléaire, notamment en prolongeant la vie des centrales chaque fois que c'est compatible avec les exigences de sûreté
• réduire progressivement la dépendance au nucléaire, en diversifiant le parc de production
• soutenir le développement des énergies renouvelables, pour autant que le coût pour la collectivité en reste acceptable - ce qui suppose notamment que ce coût soit clairement exposé.
Une politique de "sortie du nucléaire" serait tout simplement absurde (voir aussi ici):
• elle ne réduirait pas les risques pour les prochaines décennies, puisque les centrales nucléaires continueront de toute façon à fonctionner pendant encore plusieurs décennies
• les énergies renouvelables n'étant pas, et de très loin, en mesure de couvrir la totalité des besoins énergétiques, même avec des efforts très importants d'économies d'énergie, elle aboutirait nécessairement à accroître fortement les émissions de gaz à effet de serre
• elle priverait les entreprises françaises de l'avantage concurrentiel que constitue l'électricité bon marché fournie aujourd'hui par le parc nucléaire.
Se jeter tête baissée dans le "tout-renouvelable", dans l'état actuel des connaissances et des techniques, serait un pari coûteux et irresponsable, qui ne ferait que répéter l'erreur commise dans le passé avec le nucléaire.

Il faut par ailleurs que la France applique le principe de précaution avec discernement, et cela vaut notamment pour le développement de technologies nouvelles en matière énergétique : il est par exemple déraisonnable d'interdire toute recherche sur les gaz de schistes avant même d'en avoir évalué les risques. Ce n'est pas ainsi que nous pourrons progresser vers une énergie plus sûre, plus accessible à tous, plus compétitive, et plus respectueuse de l'environnement.

(à suivre)

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