lundi 23 octobre 2017

De la langue française et de celles qu'on dit "étrangères"

(Réponse à Diwan)


Certain.e.s (*) se sont ému.e.s (*) de voir dans ce blog (devrais-je dire ce cybercarnet, pour complaire aux lecteurs (*) anglophobes ?), généralement aussi respectueux que possible des règles et usages de la langue française, des cartoons (des dessins humoristiques, si vous préférez) dont les textes sont rédigés en langue anglaise (le dessin des dits cartoons, lui, s'accommodant en principe de toutes les langues humaines - encore que ... mais c'est une autre histoire).

Je dois d'abord présenter mes excuses - excuses à moitié sincères - à ceux et celles qui en auraient été frustrées (**) du fait de leur méconnaissance de l'anglais. Excuses, parce que s'il est facile de chercher, et de trouver, le sens d'un mot qu'on ignore, il est parfois plus difficile de comprendre le sens d'une phrase écrite en langue étrangère lorsque le seul outil dont on dispose est la machine à traduire de Google. A moitié sincères seulement, parce que je n'en éprouve malgré tout aucun regret.

J'aime la langue française - bien que je ne l'aie pas choisie, étant né au langage en son sein. Je l'aime comme on aime sa famille, comme on aime les lieux de son enfance. Je l'aime parce que je pense et je m'exprime à travers elle, parce que je me sens libre de jouer avec elle, parce que je la maîtrise comme un cavalier expérimenté maîtrise sa monture ... Mais pourquoi faudrait-il que cet amour soit exclusif ? On peut aussi aimer d'autres langues que la sienne, et les aimer d'autant plus et d'autant mieux qu'on aime davantage la sienne.

On dit souvent qu'il faut "respecter" sa langue. Mais il faut pareillement respecter la langue d'autrui. Ces deux respects vont de pair. Respecter une langue, c'est respecter celui à qui l'on s'adresse, et c'est aussi respecter celui qui s'exprime par elle. N'oublions jamais que chaque langue qu'on nomme "étrangère" est la langue maternelle de celui qui la parle.

samedi 18 février 2017

Lettre ouverte à Emmanuel Macron sur l'ISF

A propos de l'ISF et de sa réforme éventuelle



Cher Emmanuel,

La réforme de l'ISF que tu proposes ne tient pas debout. Et tu le sais très bien.

Tu sais évidemment, et tu le dis à l'occasion, que l'ISF est un mauvais impôt à tous points de vue (et c'est la raison pour laquelle il est si peu présent dans les autres pays) : il taxe le stock et non le flux, il n'a aucune vertu économique, il incite à la délocalisation, il est ségrégatif (entre ceux qui le paient et ceux qui ne le paient pas), et il touche principalement les classes aisées supérieures (celles qui ont constitué un patrimoine grâce à leur travail) tout en épargnant (relativement) les plus riches (qui, le plus souvent, le sont de naissance) grâce aux niches dont il est généreusement pourvu.

J'ai cru comprendre que ton projet vis-à-vis de l'ISF consistait à en exonérer les valeurs mobilières et à laisser tout le reste inchangé.

Ce n'est vraiment pas une bonne idée, c'est même une grosse erreur : cette réforme consiste, en gros, à conserver tous les défauts de l'actuel ISF en lui en ajoutant de nouveaux. Pour dire les choses crûment, ta réforme consiste simplement à créer une nouvelle niche fiscale : je pourrais presque dire que sa condamnation est contenue dans cette formulation.

J'entends la philosophie qui justifierait la réforme : il faut taxer la "rente" et encourager la prise de risque.