4. Et la "règle d'or" dans tout cela ?
(voir l'épisode précédent)
Il semble que cette chose mystérieuse qu'on appelle "les marchés" n'ait pas été convaincue par les déclarations d'Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy promettant la mise en place de la fameuse (fumeuse ?) "règle d'or" pour l'ensemble des pays de la Zone Euro.
On peut les comprendre.
La "règle d'or", ça consisterait à inscrire dans la Constitution des règles prévoyant un retour progressif à l'équilibre budgétaire : le Parlement serait ainsi contraint de ne voter que des budgets conduisant, sur trois ans, au retour à l'équilibre des comptes publics ("sauf circonstances exceptionnelles", bien sûr).
Venant de dirigeants qui s'étaient eux-mêmes engagés, dans le Traité de Maastricht, à ne pas dépasser un déficit de 3% du PIB (ce qui est pourtant, arithmétiquement, moins contraignant que 0%), et qui se sont allégrement assis sur cet engagement (pour de bonnes et de mauvaises raisons), cela peut en effet faire sourire.
Comme l'a dit en juillet 2011, avec sa fausse ingénuité, Nicolas Sarkozy, "qui pourrait être contre" une règle de bonne gestion comme celle-là, qui dit simplement qu'on ne peut pas dépenser plus qu'on ne reçoit ? Oui, qui donc, en 2004, à propos de la règle des 3% qu'il trouvait décidément trop contraignante, proposait de pouvoir "constituer des marges de manoeuvre budgétaires lorsque la conjoncture est bonne", et de "redéfinir la notion de circonstances exceptionnelles permettant à un pays d'échapper aux blâmes" en cas de non respect de la limite autorisée ? C'était le ministre français de l'Economie de l'époque, un certain Nicolas Sarkozy.
Nicolas Sarkozy n'a certes pas le monopole des retournements de veste. Mais il a probablement épuisé son crédit. Il lui faudra, pour le retrouver, moins de promesses et davantage d'actes. Il lui reste bien peu de temps !
P.S. A propos de la règle d'or, voir cet intéressant post.
(voir la suite)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire