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D'après Binet |
France Info m'agace. Par exemple, la chronique quotidienne de Patrice Bertin. Voilà un garçon qui n'a rien à dire d'original, ni de drôle, ni d'instructif, ni de profond. Il pourrait être pardonné de n'avoir rien à dire, s'il le disait avec du style, ou de la légèreté, de l'humour, de la poésie, que sais-je : mais rien de tout cela. Que du lourdingue, du banal, du superficiel, ou du malveillant, et souvent le tout ensemble. Du Bidochon, mais au premier degré, et sans les dessins. La quintessence de la beaufitude. Et comme par hasard - mais c'est évidemment par pure méchanceté -, la chronique de Patrice Bertin tombe pile eu moment où je prends ma voiture pour rentrer à la maison. Je n'ai qu'à zapper, me direz-vous : mais ce faisant je risque de rater le début du journal qui suit. Ça m'agace. En plus, Patrice Bertin a largement atteint l'âge de la retraite. Allez, Patrice Bertin, pour une fois, soyez bon : laissez la place aux jeunes !
Agacement, 4
Les journalistes sont d'intarissables sources d'agacement. Et le mot est parfois bien faible. Par exemple, l'autre jour, deux pompiers sont morts en combattant un incendie. L'un avait seize ans, l'autre trente-cinq. Drame ordinaire, malheureusement. Rien de plus normal que la presse le rapporte. Mais voilà qu'un journaliste croit judicieux de doter la dépêche d'un titre un peu plus vendeur, pour augmenter ses chances d'être reprise. Deux pompiers qui meurent au feu, c'est banal. Mais que l'un d'eux n'ait que seize ans, c'est intéressant. Et l'information devient : "un pompier de seize ans meurt en combattant un incendie". Et elle est effectivement reprise en boucle, des centaines de fois, sous cette forme odieusement racoleuse, par les radios et les journaux, y compris Radio-France et Le Monde. Le deuxième pompier ? Tout juste mentionné, au passage, dans le corps de l'article. Il avait trente- cinq ans ? il n'intéresse personne. Il avait peut-être, lui aussi, une famille ? Peu importe, on s'en fout. Ça s'est passé à Digne. Vous avez dit digne ?