Parmi les gestes "barrière" recommandés par les
pouvoirs publics pour limiter la propagation des virus en général, et du
coronavirus en particulier, on trouve généralement l'utilisation de mouchoirs
dits "à usage unique", c'est-à-dire, selon la croyance commune, de mouchoirs en papier - même si aucune loi n'interdit de jeter son mouchoir en tissu après le
premier usage, qui deviendrait ainsi également le dernier, donnant enfin tout
son sens à la formule biblique à laquelle je faisais référence dans un billet précédent, "les premiers seront les derniers".
Je dirai, dans un prochain billet, tout le mal que je pense
de cette recommandation - et ma détermination à ne pas la respecter, quoi qu'il
m'en coûte.
En attendant, pour patienter, voici un petit poème.
La mouche et le mouchoir
Un choir,
rue Rochechouart,
D'un grand chêne branchu
Je vis la
mouche choir.
Dès que la
mouche eût chu,
Je sortis
mon mouchoir
Et mis la
mouche chue
Au creux du
dit mouchoir
- Un mouchoir en
tichu.
Comm' dit
mon long chat noir :
Peu me
chaut que j'aie chu !
Et mieux vaut nonchaloir
que dir' : chi j'avais chu !
Mais le
choix du mouchoir,
Ou papier, ou
tichu,
Cha ch'est
une autre hichtoire,
Comm' dit
madam' Michu.
Choyons
notre mouchoir
Pour n'être
point déçhu,
Au fond des
bois, le choir,
Ou au
Machu-Pichu !
La chute va échoir.
Car si la
mouche a chu
Qui pourrait
ne pas choir,
Barbu, ou
moustachu ?
Si vous
pachez le choir
Devant
l'arbre fourchu
De la rue
Rochechouart
D'où chette
mouche a chu,
Agitez vos
mouchoirs
Pour les
anges déchus
Et ceux qui
s'en vont choir
Comme la mouche
a chu.
Enkidou