Les gens qui savent tout sur tout m'agacent.
Je
ne parle pas de ceux qui croient savoir tout sur tout, mais dont la science a
plus de trous que de fromage : ceux-là sont, au bout du compte, plus
attendrissants qu'agaçants, dès lors qu'on prend le parti d'en sourire.
Non,
je parle de ceux, ou celles, qui savent vraiment tout sur tout. Ils ont tout
vu, tout lu, tout entendu, tout retenu. Et en plus, ils en parlent bien mieux que vous. Vous
revenez de Bali, de Terre Adélie, ou du Machu Picchu : ils y sont allés. Vous
avez vu le dernier Woody Allen, ils peuvent raconter tous ses films. D'Héraclite
à Bernard-Henri Lévy, de Guillaume d'Occam à Guillaume Musso, ils connaissent
tous les textes. La fugue ni le contrepoint, le rap ni le reggae, n'ont de
secret pour eux. La théorie des cordes ou le boson de Higgs, non seulement ils
connaissent, mais ils savent expliquer à quoi ça sert. Même les histoires
drôles, ils les connaissent toutes.
Ayez pitié, Mesdames et Messieurs les omniscients : laissez-nous respirer, nous les humains ordinaires. Faites comme si, de temps en temps, vous ne saviez rien. Sachez tout, autant que vous voudrez, mais oubliez-le : on vous en saura gré. Et on arrêtera de maugréer.