ou : Nasri, bouc émissaire idéal ?
"Le premier qui dit la
vérité / Il doit être exécuté", chantait jadis Guy Béart. J'ai un peu
l'impression que ce constat s'applique assez bien, ces jours-ci, à Samir Nasri,
qui a eu le mauvais goût d'insulter, non pas un arbitre, non pas un spectateur
qui avait payé sa place, non, bien pire que cela : un journaliste, qui tentait
de l'interviewer à la suite du match perdu par l'équipe de France contre
l'Espagne lors de l'Euro 2012.
Loin de moi l'idée de
considérer Samir Nasri comme une victime : il est trop bien payé, et il a trop
cherché ce qui lui arrive, pour qu'on en fasse un martyr.
Mais si l'on y regarde bien,
l'"affaire Nasri", et les vagues qu'elle a provoquées, pourraient
constituer un reflet à peine déformé de quelques unes des faiblesses, ou des
tares, de notre société, faiblesses ou tares qu'elle a du mal à admettre, et
que le recours à un "bouc émissaire" permet commodément de continuer
à se cacher à elle-même.