samedi 7 juillet 2012

L'"affaire Nasri" : cachez ce sein …

ou : Nasri, bouc émissaire idéal ?


"Le premier qui dit la vérité / Il doit être exécuté", chantait jadis Guy Béart. J'ai un peu l'impression que ce constat s'applique assez bien, ces jours-ci, à Samir Nasri, qui a eu le mauvais goût d'insulter, non pas un arbitre, non pas un spectateur qui avait payé sa place, non, bien pire que cela : un journaliste, qui tentait de l'interviewer à la suite du match perdu par l'équipe de France contre l'Espagne lors de l'Euro 2012.

Loin de moi l'idée de considérer Samir Nasri comme une victime : il est trop bien payé, et il a trop cherché ce qui lui arrive, pour qu'on en fasse un martyr.

Mais si l'on y regarde bien, l'"affaire Nasri", et les vagues qu'elle a provoquées, pourraient constituer un reflet à peine déformé de quelques unes des faiblesses, ou des tares, de notre société, faiblesses ou tares qu'elle a du mal à admettre, et que le recours à un "bouc émissaire" permet commodément de continuer à se cacher à elle-même.