J'ai toujours été frappé par ce tableau de Van Gogh, généralement présenté comme son dernier, ou l'un de ses tout derniers, avant son suicide en 1890 à 37 ans. Pour moi c'est l'un des plus beaux. Il traduit et transmet de façon extraordinaire au spectateur, à la fois cette angoisse que Van Gogh ressentait peut-être à ce moment, un chemin (d'autres chemins auraient été possibles, le sont presque encore) qui va peut-être quelque part, peut-être vers le ciel (mais un ciel si sombre, bien qu'il soit bleu, qu'on a du mal à croire qu'il puisse être la source d'un bonheur éternel), ou qui peut-être ne va nulle part et disparaît dans les blés, cet envol de corbeaux qui pourrait être joyeux et qui n'est que sinistre, mais aussi, en même temps, une sorte d'apaisement, une sensation d'équilibre, de sérénité et d'achèvement - qu'aurait-il pu peindre encore après ce tableau ?
Van Gogh, Champ de blé aux corbeaux, 1890 |
Nicolas de Staël, Le Concert, 1955 |
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