A propos de l'ISF et de sa réforme éventuelle
Cher Emmanuel,
La réforme de l'ISF que tu proposes ne tient pas debout. Et tu le sais très bien.
Tu sais évidemment, et tu le dis à l'occasion, que l'ISF est un mauvais impôt à tous points de vue (et c'est la raison pour laquelle il est si peu présent dans les autres pays) : il taxe le stock et non le flux, il n'a aucune vertu économique, il incite à la délocalisation, il est ségrégatif (entre ceux qui le paient et ceux qui ne le paient pas), et il touche principalement les classes aisées supérieures (celles qui ont constitué un patrimoine grâce à leur travail) tout en épargnant (relativement) les plus riches (qui, le plus souvent, le sont de naissance) grâce aux niches dont il est généreusement pourvu.
J'ai cru comprendre que ton projet vis-à-vis de l'ISF consistait à en exonérer les valeurs mobilières et à laisser tout le reste inchangé.
Ce n'est vraiment pas une bonne idée, c'est même une grosse erreur : cette réforme consiste, en gros, à conserver tous les défauts de l'actuel ISF en lui en ajoutant de nouveaux.
Pour dire les choses crûment, ta réforme consiste simplement à créer une nouvelle niche fiscale : je pourrais presque dire que sa condamnation est contenue dans cette formulation.
J'entends la philosophie qui justifierait la réforme : il faut taxer la "rente" et encourager la prise de risque.